Expéditions arctiques 2006-16 à vélo et en Hotchkiss de 1925 ➳ ➳ + ➳ ➳ Sverige-Finland med MGB och på elcykel, 2017-23

<<<     Il est 09:59 à la résidence d'Ingmar Bergman. Je pleure.

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Depuis l'aurore, vers 6 heures du matin, arrivent des milliers d'oies, mes amis les folles, et de grues cendrées qui ont quitté durant la nuit les hauteurs de Stockholm pour prendre en ligne directe sur 260 kilomètres vers le sud le cap sur Fårö. Elles sont heureuses de me voir à vélo, manifestent leur plaisir sans s'essouffler et me rendent tout autant heureux. Pour moi, elles sont mon unique lien avec réalité et alternance cosmiques, étant moi-même en itinérance entre  choses et gens depuis 71 ans et à la recherche d'une lagune.

Les oies sont détentrices, je le sais, de la vérité et de l'humilité devant l'existence et ne réalisent que ce qu'elles sont capables de réaliser en accord avec les éléments et le vent. Elles laissent à leurs oisillons la planète telle qu'elles l'ont trouvée.

Alors qu'un fort vent du sud de force 6 à 7 sur l'échelle de Beaufort s'est soudainement levé vers midi elles continuent à voler totalement contre le vent ou en tirant des bords, chaque escorte avec ses cris particuliers. Elles vont toutes se poser pour faire une étape dans les marécages en terres et dans les lagunes du littoral qui sont des espaces d'atterrissage pour tous types d'oiseaux migrateurs. Ils se trouvent partout sur Gotland et sont toujours indiqués avec des grands panneaux "Naturreservat" qui indiquent en deux langues qu'ils sont interdits pour les touristes à certaines périodes de l'année pour les laisser pondre, élever les petits et en automne pour se rassembler avant de continuer vers le sud, la Pologne, l'Allemagne et le Rohrschollen juste au sud de Strasbourg.

En vol, les oies se déplacent habituellement à environ 55 km/h, peuvent atteindre des vitesses s'élevant à 95 km/h et voler sans interruption sur des distances pouvant atteindre 1 000 km. Vitesse de vol des grues cendrées: 40 à 80 km/h en moyenne, plus de 100 km/h avec des vents favorables.
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Aujourd'hui j'ai surtout roulé en dehors des "rares" routes et les chemins tout de même un peu asphaltés. Cailloux, galets, racines, boue, flaques, mousses.

Sur ces 61 kilomètres d'aujourd'hui, le seul personnage sociétal, que j'ai rencontré en chemin, était un chien. Il avait une antenne souple verticale pointée en l'air et un émetteur GPS autour du cou. Il m'a fait un "ouaf" et je lui ai répondu avec en cette circonstance mon abrégé de langage animal avec un Sol Fa. Il a continué son chemin sur la grève et moi entre les cailloux.

Aujourd'hui j'ai sûrement ouvert et fermé sur les pistes une 50aine de barrières qui cloisonnent les terres.

Une fois que l'on a quitté la grande île Gotland pour rejoindre avec le bac transbordeur son île de Fårö, il n'y a en tout plus que 2 ou 3 endroits selon les jours de la semaine pour prendre un café en self-service et à chaque fois j'étais le seul. A Fårösund il n'y a plus de café d'ouvert en cette saison. Pour  boire un café chaud il faut prendre le ferry et faire 21 kilomètres pour 1 trajet.