"Bränn alla mina brev" ➳ Visning på Visby bio - Projection au cinéma de Visby
Par Thåmas le 29. septembre 2022, 21h18 - Catégorie : Bränn alla mina brev - Gotland-Fårö, hösten 2022 - Lien permanent
en cours de rédaction Sur ce site, ce post est le n° 1000.
J'ai écrit ce post en écoutant >>> Sonat för piano nr 8 C moll opus 19, "Patetisk", av Beethoven.
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Ce soir je suis allé au Svenska Bio, le cinéma de Visby. Cinéma se dit "bio" en suédois. Je voulais acheter l'affiche, et par chance la projection commençait 1/4 d'heure plus tard.
Il y a deux jours j'avais vu à Slite, sur la cote est de Gotland, l'affiche du dernier film "Bränn alla mina brev", de Björn L Runge, inspiré du roman à succès de l'écrivain Alex Schulman.
Une fois de plus ➳ Ce n'est pas un hasard, c'est le destin ➳ Det är ingen tillfälligheit, det är ödet ! En Suède le destin significatif me rejoint régulièrement.
En un 1er temps, je vous invite déjà à relire ce que j'ai écrit hier., et à réfléchir à son titre qui est une correspondance prémonitoire tout simplement.
Je vous résume de mémoire le film, pour l'instant je ne me suis pas instruit autrement à son sujet. Le film était en suédois, et heureusement pour moi, sous-titré en suédois. J'ai fait une leçon turbo de suédois et de vie. Sven et Karin Stolpe, Olof Lagercrantz, sont des personnages réels dont les noms n'ont pas été changé (infos complémentaires à venir)
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Le film commence avec un gros plan sur une machine à écrire des années 30 et le roman de Céline en français "Voyage au bout de la nuit". Puis nous assistons, à notre époque, de suite au clash d'un ménage approchant la 40aine. Le mari est menaçant envers sa femme et d'un coup de pied fait exploser une porte vitrée du salong. Il comprend qu'il a en lui à véhiculer qqch qui le dépasse, qu'il traîne en lui depuis sa naissance. Il consulte un psy et décide de faire des recherches sur ses parents, Sven et Karin Stolpe. Vous pouvez vous-mêmes faire la recherche sur Wikipedia, Sven Stolpe est un auteur suédois très connu, Karin Stolpe une traductrice suédoise très connue.
Et à partir de là, le film quitte les temps modernes pour s'immerger dans la vie du ménage Sven et Karin dans les années 30. Famille très aisée qui possède un "prototype" Citroën, une Traction 11. Dans un domaine très cossu, sur l'allée qui y mène, la Traction, capot droit ouvert, est en panne. Un autre jeune homme, de très bonne famille, tout autant élégamment habillé, a le nez plongé sous le capot, puis avec les mains toutes propres, sans avoir retroussé les manches, en ressort avec la bobine d'allumage en main comme un cornet de glace, dit que c'est réparé, et fait démarrer la Traction. (Comme collectionneur et très grand voyageur avec des tacots des années 20 et 30, je vous fais remarquer que c'est une connerie, une auto ne démarre pas sans la bobine).
Ce jeune homme est Olof Lagercrantz. Il est romantiquement et intensément amoureux de Karin, et est souvent dans la bibliothèque du manoir, où Karin travaille comme traductrice d'un roman français, "Voyage au bout de la nuit", mais elle ne parvient pas à vraiment retranscrire en suédois la phrase "Chaque fou a son truc - Varje lagen har sin grej". Karin et Olof se trouvent une certaine similitude dans ce mot du fou.
Le film est très beau, assez lent, la nature originelle suédoise, souvent du piano est entendu en musique de support. Karin trompe petit à petit son mari Sven avec Olof, lui aussi écrivain qui se cherche, qui cherche, tout comme Sven, jeune écrivain qui cherche et se cherche. Sven écrit une "Pjäs", à du mal a se concentrer, à écrire. Il s'avère que sa Pjäs est l'autobiographie de lui-même, de son couple avec Karin.
L'adultère se consomme, toujours avec élégance, dans ce manoir hôtel où Olof et d'autres personnes séjournent.
Sven n'est pas dupe, tente régulièrement de reconquérir Karin, mais élégamment, avec des citations de Gutaf Fröding, de Kalrfeldt. La tension monte tout de même de plus en plus. Sven se laisse doucement dépasser par sa colère violente et intérieure.
Il avait du mal à trouver une "slut", une fin à sa pjäs. A une soirée littéraire, il présente enfin son œuvre, la lit, la dédie à Karin qui est assise à côté de lui face au public. Lui est debout à un pupitre. Il s'avère que ce soit exactement une histoire de deux messieurs, d'une femme mariée avec l'un d'eux, et dont l'autre à une passion pour sa femme. Ceci serait banal, on sait à l'avance ce qui se passe dans ces histoires d'adultère, mais le film ne lasse jamais. Dans la pjäs, le mari fait interner sa femme au Danemark chez un ami à lui, où l'on pratique de manière violente des avortements avec des pratiques destinées à rendre frigide les femmes qui se sentent en elles des bouillonnements amoureux qu'elles ne peuvent dominer. La femme est avec violence mise à l'enfermement dans une baignoire d'eau froide, couverte d'une camisole ligotée tout autour, et qui ne laisse que dépasser la tête.
En vrai, l'adultère se poursuit. Sven devient tout de même verbalement violent ET exerce sur Karin un chantage avec sa tuberculose dont il est atteint. Il tente régulièrement de faire l'amour... aux heures prévues pour cela, la nuit, avec Karin. Mais cette fois Karin, qui n'accepte plus depuis si longtemps les avances de Sven, part dans les toilettes pour vomir. Furieux Sven la suit, ne la frappe pas, et s'enfuit hystérique dans le domaine en pyjama où il délire, vomit, roule à terre, trépigne, s'écorche le visage sur une racine.
De retour, il ne frappe toujours pas Karin. Olof et Karin poursuivent, dans ce manoir hôtel, de leur côté leur amour, en ne se cachant à peine.Ils ne sont jamais surpris par Sven, mais c'est tout comme.
Quelques jour après, Karin se rend dans la pièce où Sven poursuit à la machine à écrire son travail de romancier et poète. Karin lui demande le divorce. Quelques jours plus tard, Sven va dans le salong où Karin poursuit, mais à la main, son travail de traductrice. Il lui dit qu'il accepte.
Quelques jours plus tard, il emmène Karin à Stockholm pour engager la procédure de divorce. Immédiatement après avoir quitté la manoir, il roule comme un fou avec la Traction sur ces routes étroites typiques de Suède. Évidemment il y a un flash, une fracas de tôles. Tous deux se retrouvent cote à cote à l'hôpital, Karin est blessée, brûlée au 3ème degré au thorax. L'infirmière dit que son enfant va bien. Karin, enceinte, au début de sa maternité tente de persuader Sven, que l'enfant est de lui. Il ne la croit pas et se tait. S'en contente.
Nous quittons l'année 1932, pour revenir à une première histoire du film. Un ménage très âgé, Karin et Sven. Sven rédige ce qu'il appelle son ultime roman. Il a toujours des problèmes aux poumons. Leur petit fils, de séjour chez eux, fouille les armoires, et trouve une boîte en bois avec un paquet de lettres adressées en "Poste Restante" (en français) à Stockholm à une certaine K.L. Larsson. Une énorme dispute surgit alors entre Karin et Sven. Karin avoue. Sven qui s'imaginait avoir vécu une vie de famille correcte, tombe des nues, ou ne sait plus s'il fait semblant de tomber des nues, et s'isole dans le jardin, la nuit. Une réconciliation belle, silencieuse entre ces deux vieillards s'en suit.
La toute première histoire du film entre un ménage de la 40aine reprend. Le fils, officiellement de Sven et Karin, termine sa recherche, son analyse avec la psychiatre, comprend, est soulagé, reposé, se réconcilie aussi avec sa femme, et dit "Jag har en början - J'ai un commencement". Sur un tableau blanc où il faisait comme pour une enquête judiciaire et policière avec photos, pièces d'archives, flèches qui pointent dans tous les sens en reliant tous les éléments de son enquête il écrit: "Jag vet vad älskar är - Je sais ce qu'est l'amour".
Il embrasse alors, comme sur une plage à Fårö avec des rochers difformes à la Ingmar Bergman du film "Det sjunde inseglet - Le septième sceau", amoureusement sa jeune femme qui comprend que son mari est libéré de sa chape qui le plombait lui, toute sa vie, toute sa vie de famille et ses enfants. Tout le monde s'embrasse sur la plage de galet de ce skärgård, de cet archipel perdu, esseulé, nordique de la Baltique.
Karin met dans une enveloppe son petit paquet de lettres qu'elle avait reçues dans les années trente. Le destinataire est Olof Lagercrantz. Juste une phrase est ajoutée: "Bränn alla mina brev - Brûle toutes mes lettres". Fin
On ne sait pas ce qu'est devenu Olof, on ne le saura jamais.
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Bon, à 14 heures je suis à Farösund
Jag har en annan början.
J'ai acheté le roman de Axel Schulman.
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