"Gogol" av Tomas Tranströmer - poème de Tomas Tranströmer sur le poète écrivain ukrainien Nicolas Gogol

Je suis depuis bientôt un mois avec mon vélo sur les îles Fårö et Gotland avec un cartable rempli de livres suédois.
Seulement aujourd'hui j'en ai sorti un, celui de Tomas Tranströmer, poète, traducteur, psychologue et prix Nobel de littérature 2011.
Je vous ai traduit l'un de ses poèmes sur Nicolas Gogol, le poète écrivain ukrainien, mais de nationalité russe.
Pour la poésie, c'est encore moins la peine de se fier à Google translate...

J'ai ouvert ce recueil de poèmes au petit bonheur la chance, sans chercher et suis "tombé" sur le poème intitulé "Gogol".

Une fois de plus Ce n'est pas un hasard, c'est le destin   Det finns ingen tillfälligheit, det är ödet !
                                                    En Suède le destin significatif me rejoint régulièrement.

Kavajen luggsliten som en vargflock.
Ansiktet som en marmorflisa.
Sitter i kretsen av sina brev i lunden som susar
av hån och misstag,
ja hjärtat blåser som ett papper genom de ogästvänliga passagerna.

Nu smyger solnedgången som en räv över detta land,
antänder gräset på ett ögonblick.
Rymden är full av horn och klövar och därunder
glider kaleschen skugglik mellan min faders upplysta gårdrar.

Petersburg beläget på samma breddgrad som förintelsen
(såg du den sköna i det lutande tornet)
och kring nedisade kvarter än svärar manetlikt den arme i sin kappa.

Och här, insvept i fastor, är han som förr omgavs av skrattens hjordar,
men de har för länge sedan begivigt sig till trakter långt ovanför trädgränsen.

Manniskor raglande bord.
Se ut, hur mörkret bränner fast en vintergata av själar.
Så stig upp på din eldvagn och lämna landet !

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La veste est effilochée comme une meute de loups.
Le visage est comme un éclat de marbre.
Assis au milieu de ses lettres dans le bosquet bruissant
de mépris et de sarcasmes,
oui, le cœur souffle comme du papier à travers les passages inhospitaliers.

Maintenant, le coucher du soleil rampe comme un renard sur cette terre,
enflamme l'herbe en un instant.
L'espace est plein de cornes et de sabots et en dessous
la calèche glisse comme une ombre entre les fermes éclairées de mon père.

Saint-Pétersbourg est à la même latitude que la désolation
(as-tu vu la belle dans la tour penchée ?)
et, tout autour des quartiers couverts de givre, le pauvre homme plane dans son manteau comme une méduse.
Est ici enveloppé dans ses jeûnes celui qui était autrefois entouré d'une foule de rires,
mais ils se sont depuis longtemps déplacés vers des régions bien au-dessus de la limite des arbres.

Les gens font trembler les tables.
Regarde, comme l'obscurité brûle la voie lactée des âmes.
Alors monte sur ton char de feu et quitte le pays !

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Mon commentaire ➳ Vous ressentez comment la vie symbiotique de Tomas Tranströmer sonde, décrit, constate, appelle entre le céleste, les profondeurs chthoniennes et pélagiques, entre la dimension animale et celle de l'homme, entre rires, désespoir, tristesse, entre générations, entre déception, amendes et destinée, entre les faims, entre climat et soleil, entre consistance minérale et épuisement textile, entre impossibilité et actions, entre mobilité et instant, entre sabots et cornes, pieds et tête, le pas, la défense, l'ornement, le véhicule, entre espace urbain, gård et dimension anthropique d'une frontière, entre assaillements et horreur comportementale collective, entre plantes, éclat et coupure, et l'espoir d'une beauté faisant face à une architecture improbable. Un mobilier d'intérieur, une table où ils ne mangent pas. Le cœur, le souffle, le papier, la lettre. Tout a la même importance sans nuance qui départage. On fait avec quand on vit. Pas de condescendance, on est là. Rien n'est à effacer sauf la violence de celui qui possède l'arme.

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Gogol est mort en 1852 après avoir décidé d'arrêter de manger.
Beaucoup de son entourage se demandèrent si Gogol se connaissait vraiment lui-même.

Mes photos sont du Groddagården que j'ai prises hier.          Strictement chaque matin, strictement depuis 15 jours au Vandrarhem de Fårösund, quand je lève la tête vers 7h15, de manière totalement involontaire, que j'écoute P2-SR et que je regarde par la fenêtre de ma cuisine, passe un très vieux couple à vélo de la droite vers la gauche, la femme avec sont jaune fluo derrière l'homme à une distance d'une dizaine de mètres. Strictement chaque matin, quand je bois mon café, ne pensant à rien. Ils pédalent lentement, penchés en avant, qu'il y ait du vent ou qu'il n'y en ait pas, sans balancements. Ils ont encore de nombreux milles à faire.

Commentaires

1. Le 15. octobre 2022, 11h29 par Thåmas

Extrait d'une analyse parue dans Le Monde du 15 octobre 2022 >>>

"Comment est née l’incompréhension mutuelle entre Vladimir Poutine et l’Europe ?

Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir en 1999, à un moment où l’Europe renforçait son union, tandis que la Russie entretenait surtout des relations bilatérales avec chacun des États.
C’était un lieutenant-colonel du KGB, passé maître dans l’art des réseaux, dans un système de prédation né dans les années 1990,
notamment à Saint-Pétersbourg, et qui n’a pas hésité, très vite, à montrer qu’il utiliserait la force, comme en Tchétchénie.
"

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