Kemi, Lappland / Laponie

A Kemi,Laponie, on se rend compte que le soleil ne projette que de grandes ombres à n'importe quelle heure de la journée et de la "nuit". A Vaasa on pouvait lire toute la nuit le journal sous la tente, à Kemi il fait totalement jour 24 heures sur 24. Mon rythme circadien n'est pas perturbé, je dors et me réveille comme d'habitude, comme puffin-Express.

Comme écrit dans le post précédent, il n'y a rien à voir à Kemi, c'est une ville de commerce pour la région. L'architecture monumentale d'un pays qui s'était cherché au XXème siècle comme à Helsinki ou à Vaasa n'existe pas à Kemi. Il n'y a pas ce "romantisme national finlandais fonctionnel", ni ce "Jugendstil" qui n'a rien de jeune, de léger ou de drôle comme le style nouille parisien ou les dames de Klimt. Les humains sculptés de ce "Jugendstil" ont manifestement un compte à régler avec quelqu'un. Il y a bien une recherche naturaliste et anthroposophe, mais tout ceci pèse bien lourd et surplombe les passants en les plombant dans les pavés de rue. L'influence du tsar n'est pas visible à Kemi, mais comme toute ville que j'ai pu visiter en Finlande, l'urbanisme a programmé à angle droit les rues. Aucune fantaisie n'est à attendre ici.

La fantaisie vient d'ailleurs. Des anciennes maisons en bois qui ne sont pas surchargées, mais qui savent exploiter justement ce soleil qui ne jette que des ombres bien obliques. Les planches sont elles-mêmes par endroit obliques et permettent au soleil de faire ricochet et de donner un répondant variable mais nettement présent et qui vous interpelle différemment toutes les 5 minutes.

Je viens d'implanter un rétroviseur de bicyclette au côté droit de mon auto, parce qu'un enfant français s'était accroché il y a trois jour au rétroviseur nickelé d'époque pour monter sur le marche-pieds. Le support a été brisé net, et le père m'a engueulé parce que je lui avais demandé de siffler son enfant.