4. août 2017
Marita m'a écrit hier soir que Thomas est mort dans ses bras le 17 juillet. Je suis le tout dernier auquel Thomas a transmis sa gnaque.
A l'issue de ma capitulation du 6 juillet 2017 après les 91 premiers et derniers kilomètres de ce qui aurait dû être ma 7eme expédition arctique à vélo, je me suis arrêté au premier hôtel venu à Klein Strömkendorf am Salzhaff entre Wismar et Rostock en Allemagne, sans le savoir chez Thomas Petsch qui a conçu et fabriqué les motos Münch Mammut II dans un département de son entreprise de Würzburg "art&form" >>> http://art-form.de/muench-motorrad/ . J'avais de suite reconnu dans le hall de la réception les motos de sa marque que l'on ne connaît qu'en images, tellement elles sont rares.
J'étais moralement au plus bas, le condamné de ma septième présomption. Thomas, dans l'attente, m'a accueilli chez lui comme le Fils prodigue, et s'est occupé de moi comme son Ehrengast, son invité de marque du 7 au 11 juillet. Un soir, Thomas a demandé à son maître de réception de me faire mon plat préféré, ce qui a été pour un alsacien le Baeckeoffe.
A côté de son épouse Marita, Thomas luttait avec simplicité contre le cancer. Nous avions eu, Thomas et moi, de longues discussions sur la peinture, je suis aussi peintre, mais tout autant sur le management financier qu'il critique tout comme moi, ou sur la brevetabilité du vivant, ou sur l'illégitimité électorale du nouveau président français (57% d'abstentions) et sur la cécité de la presse allemande à son sujet. Thomas était très impressionné que j'avais fait en 1986 et 1987 une série de peintures à l'huile sur la Chute du Mur de Berlin, tombé en 89.