Les gogols qui montent en meute vers Nordkapp
Par Thåmas le 7. août 2016, 20h47 - Catégorie : Sommaren 16 - Motljus - Lien permanent
J'ai laissé aujourd'hui mon attelage directement à côté de la porte du musée qui ouvre sur le site des gravures rupestres, en sachant par avance ce qui allait arriver. Mais il fallait bien l'abandonner pour parcourir à pieds les 5,9 kilomètres du site rupestre.
Ça n'a pas loupé. Par exemple les gogols qui se tanent le derrière en bus depuis Munich et avec pas loin de 4000 kilomètres et qui sont en manque d'attractions ont brillé par leur talent.
A mon retour je les ai vu s'acharner pour remplir leurs yeux. Certains ont ouvert la sacoche du guidon, d'autres ont soulevé par le guidon le vélo à en tordre le rétroviseur et à en déboiter la fixation du gps. D'autres ont essayé de soulever par l'arrière la cariole et je suis juste arrivé avant que la béquille ne se plie et que tout tombe par terre.
Et quand j'avais ouvert le capot de la cariole certains se sont précipités pour faire des photos du contenu en disant "Jetzt wollen wir doch mal drin schauen" (maintenant on veut quand même regarder dedans). Bien sûr ils étaient bruyants, parlaient fort, faisaient des bonmots entre eux au sujet de ma cariole pour se créer du vécu. Après tout ils ont payé cher leur voyage organisé, il faut se remplir la caisse à souvenirs.
Je les ai copieusement engueulés en allemand comme un alsacien sait le faire et ils ont même répondu fâchés. Les français en meute ou isolés sont pareils que les allemands, mais je n'en ai pas encore vus cet été.
Autrement je peux laisser n'importe où mon vélo à Alta, à Stockholm, Enontekiö, Kaskinen ou ailleurs en ville, dans un village, dans un camping, dans une station d'essence qui est bien sûr un café-restaurant, jamais les Finlandais, les Suédois ou les Norvégiens, enfants ou adultes, ne s'approchent du vélo et ce n'est qu'avec une infime discrétion que certains d'entre ceux-ci posent une question.
J'ai dû interrompre x-fois mon petit repas de midi dans le restaurant du musée. J'étais tranquille un mois, jour pour jour.