Senja
Par Thåmas le 5. août 2013, 20h00 - Catégorie : Sommaren 13 - Lappland och Vesterålen - Lien permanent
A l'entrée de chaque tunnel il y a, en plus du bouton que les cyclistes doivent presser, des boîtes avec des vestes fluo. J'ai fait 72 km dans un paysage à admirer, et avec 3 cols à plus de 470 mètres et 3 montées à 8%.Dans l'auberge qui m'héberge ce soir, il y a à côté de ma table une tablée d'adolescents blonds au look bien sauvage et rebelle avec les capuchons de la veste polaire sur la tête. Ils s'enfilent burgers et bières, mais ils parlent si discrètement que je ne peux piper mot. Ici encore, chacun a son droit a vivre dans sa bulle. Il faut inscrire ceci dans la Charte des droits de l'homme. Pas de musique à la con, pas de zozos qui se la petent. On est vraiment un peuple de crétins en France. C'est bête, mais après 1300 km j'ai avancé ma nouvelle bôme avec le pédalier de 3 centimètres et j'ai gagné nettement en puissance et réduit nettement la pression dans les genoux. Dans ces pays on a le temps et la possibilité de se demander ce que nous sommes face à la lumière.
Les norvégiens de ces îles sont vraiment chaleureux, et quand il vous parlent, ils vous regardent droit dans les yeux, mais surtout on a à chaque fois le sensation que leur regard embrasse tout votre iris. Face a de tels regards on ne peut pas mentir. Je m'habitue au parler norvégien, et s'il ne chante pas comme le suédois il est beau, bien plus beau et mystérieux que l'alsacien, même si parfois il y a des sons qui semblent sortir des égouts.Je suis depuis si longtemps dans mon vélo que je suis à présent comme un marin qui remet le pieds sur le plancher des vaches quand il débarque. Mon oreille interne met bien 2 heures à me redonner la sensation de la terre ferme.